Jpeg :
D’un point de vue
purement technique, la compression utilisée en Jpeg n’est pas bien
innovante. On a aggloméré toutes les vieilles techniques pour réduire la
taille des images : Suppression des fréquences hautes,
sous-échantillonnage de la chrominance (comme en télévision), codage
entropique (avec entre autres la réduction de taille des séquences les
plus probables, comme dans le code morse) .
Le point le plus
gênant est l’utilisation d’une matrice 16x16 pour établir le spectre de
l’image (transformée cosinus discrète) qui fait apparaître ces « carrés »
tellement gênants quand on pousse un peu trop la compression.
Jpeg2000(1)
:
Un effort algorithmique basé sur le principe des ondelettes (transformée discrète DWT) donne des résultats vraiment appréciables : une réduction importante de la taille(2), une amélioration de la qualité et la
disparition de ces fameux carrés. Si on exagère la compression l’image
devient graduellement floue, ce qui est beaucoup moins gênant.
La
transmission/décompression de l’image se fait progressivement en
augmentant soit la taille, soit la définition, ce qui supprime les vignettes (= images
partiellement décompressée) et fait du Jpeg2000 un format particulièrement
bien adapté aux transmissions sur le WEB.
Pour les
métadonnées l’amélioration est également notable (voir ci-dessous).
Le hic, c’est la
lourdeur de l’algorithme qui nécessite des processeurs puissants, le
quasi-monopole du Jpeg et la nécessité pour les fabricants d’appareils
numériques, de produire en masse des ‘composants électroniques
spécifiques' pour obtenir des temps de décompression raisonnables.
Malgré ses qualités, le Jpeg2000 tarde à s'imposer.
La faute est principalement due aux grosses sociétés comme Microsoft et Adobe qui essayent d'imposer leur propre standard : le HD Photo.
On peut quand même trouver des plug-in gratuits pour les
navigateurs (Chez Lura_Technologie par exemple) et pour la plupart des
logiciels graphiques (pas toujours gratuits).
L’extension Windows
‘ShellMeta’ (voir plus haut) se montre très pratique pour manipuler les
métadonnées et convertir en un seul clic, sans perte d’information, du
Jpeg en Jpeg2000 (.jp2 + métas) et réciproquement.
(1) Le Jpeg2000 se décline en plusieurs formats .jp2, .jpx, .j2k, .j2c. , jpc. Je ne traite ici que du format Jp2 (fichiers avec métadonnées optionelles), le format Jpx (Jp2 avec extension des métadonnées) ne me semble, dans l'immédiat, pas nécessaire pour de simples photos. Quant aux formats .j2k .j2c et .jpc, ils correspondent plutôt à des "flux d'images" (codes streams) dont le Jp2 serait un sous-ensemble .
(2) En fait le rapport de taille entre un JPEG et JPEG2000 est très subjectif, des chiffres très variés circulent : 1.25 pour les moins-disants, et jusqu'à 10 pour les optimistes. En pratique cela dépend du contexte, du but recherché et de ses convictions personnelles ; pour des images de très hautes qualités on ne dépasse guère les 1.25 à 1.35, mais lorsque au contraire on cherche à réduire au maximum la taille des fichiers en poussant la compression à son maximum on peut atteindre, voire dépasser, un facteur 4. Dans MetaEdit, la conversion Jpeg/Jpeg2000 est réglée par défaut à 2. Pour transmettre des fichiers sur Internet, il ne me parait pas raisonnable de dépasser un facteur de 3 ou 4, ce qui est déjà très appréciable.
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